Je l'ai trouvé, l'égoïste ! Vous me direz, ce n'est pas difficile, en ces temps de repli sur soi, de tendance au narcissisme, à l'égocentrisme, à l'individualisme, ...
Mais non. Je ne vous parle pas non plus de ce misérable homme de chez Chanel (souvenez-vous :
http://www.youtube.com/watch?v=bZ5a2JH_BVE)
Non, je vous parle de ce journal qui aime à se définir lui-même comme "spasmodique". Et c'est vraiment le mot : Egoïste s'est offert le luxe de disparaitre de la circulation pendant cinq ans pour mieux revenir et affoler les amateurs. Le dernier numéro, à peine sorti, serait déjà en rupture de stock... Et moi, je l'ai !! Vous ne devinerez jamais où je l'ai trouvé, après avoir écumé toutes les librairies de France et de Navarre : au relais de la gare Montparnasse ! Inutile de vous précipiter, les Parisiennes, j'ai pris le dernier exemplaire ... Désolée ...
Créé à la fin des années 70, Egoïste a toujours su tracer sa propre voie dans le luxe et la mode, notamment grâce à une liste de collaborateurs qui parle d'elle-même : Richard Avedon, Paolo Roversi, Ellen von Unwerth, Alexandre Jardin, Jean d'Ormesson ou J.M.G. Le Clézio pour la dernière parution. Mais pas que.
Objet littéraire et publicitaire atypique (les publicités des annonceurs sont repensées et imaginées par la fondatrice), Egoïste est le terrain de jeux de l'imagination et de la créativité de tous ses contributeurs. Edité à seulement 25.000 exemplaires, ce 16e numéro est donc bien parti pour rejoindre ses illustres prédécesseurs. On se souvient forcément des couv' avec Ava Gardner, soeur Emmanuelle et même Jean-Paul Sartre pour ne citer que les plus célèbres.
Devenue revue collector et de collection, c'est cette culture de la contemplation, ce refus de la tendance et ce rythme personnel qui a fait se presser Warhol, Adjani ou Lindbergh au portillon.
Caroline Lazard
Egoïste, n°16, 250 pages, 35 €.